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Mini prêt, crédit conso : quelles différences, quels droits, quels pièges ?

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Face à une dépense imprévue ou une fin de mois difficile, de nombreux français se tournent vers des solutions de financement rapides comme les mini prêts ou les crédits à la consommation. Mais à quoi correspondent réellement ces produits financiers ? Quels sont les pièges à éviter et quels sont les droits des consommateurs ? Explications.

Mini prêt et crédit conso : quelles différences ?

Le mini prêt est un crédit de très faible montant, souvent inférieur à 2 000 euros, accordé rapidement (parfois en 24h) et remboursable sur une courte durée (15 jours à 3 mois). Il est proposé par des établissements financiers comme sur le site cribl.fr. En revanche, le crédit à la consommation classique peut aller jusqu’à 75 000 euros, avec des durées de remboursement s’étalant sur plusieurs années.

Les mini prêts sont généralement non affectés, c’est-à-dire que l’emprunteur peut les utiliser comme il le souhaite, sans justificatif d’utilisation. Le crédit conso peut, lui, être affecté (ex. : pour financer une voiture ou des travaux), ou non affecté (prêt personnel).

Bon à savoir : 💡
Le mini prêt relève du crédit à la consommation dès lors que son montant est supérieur à 200 euros et que sa durée est supérieure à 3 mois. Il est alors soumis aux dispositions du Code de la consommation (articles L312-1 et suivants).

Vos droits en tant qu’emprunteur

Qu’il s’agisse d’un mini prêt ou d’un crédit conso, le Code de la consommation impose aux prêteurs une série d’obligations protectrices :

  • Information précontractuelle normalisée (FISE) : le prêteur doit vous remettre une fiche claire avec le TAEG (taux annuel effectif global), le coût total du crédit, les modalités de remboursement, etc.
  • Vérification de la solvabilité : le prêteur doit s’assurer que l’emprunteur peut raisonnablement rembourser (L312-16 du Code de la consommation).
  • Droit de rétractation : le consommateur dispose d’un délai de 14 jours calendaires à compter de l’acceptation de l’offre pour changer d’avis, et ce, sans justification (L312-19).
  • Droit au remboursement anticipé : total ou partiel, sans pénalité au-delà d’un certain seuil (L312-34).

Le saviez-vous ? 📎
Le TAEG ne doit jamais excéder le taux d’usure fixé trimestriellement par la Banque de France (article L314-6). Un crédit au-dessus de ce taux est illégal.

Les risques et pièges à éviter avec les mini prêts

Le principal risque associé aux mini prêts est leur coût très élevé : certains affichent des TAEG supérieurs à 20 %, parfois dissimulés derrière des « frais de traitement » ou d’autres formulations peu claires.

De surcroît, comme ces prêts sont très faciles à obtenir, certains emprunteurs peuvent être tentés d’y recourir régulièrement, ce qui peut les entraîner peu à peu dans une situation de surendettement. En cas de difficultés à rembourser, il est rare que ces crédits puissent être renégociés.

Certaines plateformes prétendent offrir des crédits « immédiats » tout en bypassant les obligations du Code de la consommation en jouant sur le montant ou la durée du prêt.

Bon à savoir : 💡
Un mini prêt de 100 € remboursé en 15 jours avec 20 € de frais correspond à un TAEG effectif de plus de 500 %. Ce type de pratique est souvent assimilable à un taux usuraire déguisé.

Que faire en cas de question ou de désaccord ?

Les mini prêts, comme tout crédit à la consommation, sont strictement encadrés par le législateur . Si vous avez un doute sur les conditions de votre contrat (taux appliqué, frais annexes, modalités de remboursement), plusieurs voies de dialogue s’offrent à vous :

  1. Commencez par contacter le service client de l’établissement prêteur pour poser vos questions ou demander un réexamen de votre situation.
  2. En l’absence de réponse satisfaisante, il est possible de s’adresser au médiateur de la consommation compétent. Ses coordonnées figurent dans les documents contractuels.

Bon à savoir : 💡
Depuis octobre 2023, la tentative de conciliation ou de médiation n’est plus systématiquement exigée pour les litiges civils de moins de 5 000 euros, mais elle reste vivement conseillée. En effet, la conciliation permet, bien souvent, de régler un désaccord sans passer par un procès.

Quelles alternatives responsables au mini prêt ?

Plutôt que de recourir à un mini prêt à coût élevé, il est préférable d’explorer :

  • Le microcrédit social, proposé par les Crédits Municipaux, la CAF, ou des associations comme l’ADIE, pour des besoins ponctuels (jusqu’à 8 000 euros).
  • Le recours à son banquier traditionnel, parfois plus souple que prévu.
  • Les aides d’urgence de la CAF ou du CCAS.
  • L’avance sur salaire encadrée à l’article L3251-3 du code du travail.
  • Il est aussi possible, avant d’envisager un crédit, de demander un échelonnement ou un report de paiement à ses créanciers (fournisseurs, bailleur, énergie, etc.), souvent plus avantageux qu’un emprunt. Cette démarche simple peut éviter de s’endetter inutilement.

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