Accueil » Actualité juridique » Pourquoi intégrer un pacte d’associés dès la création de votre SAS ?

Pourquoi intégrer un pacte d’associés dès la création de votre SAS ?

Qu’est-ce qu’un pacte d’associés en SAS  Définition

Créer une société par actions simplifiée (SAS) offre une grande liberté aux associés, notamment dans l’organisation de la gouvernance. Mais cette souplesse peut aussi entraîner des zones d’ombre ou des conflits. Comment sécuriser les relations entre associés tout en préservant la confidentialité de certains accords ? Le pacte d’associés apparaît alors comme un outil incontournable. Explications.

1. Qu’est-ce qu’un pacte d’associés en SAS ? Définition

Le pacte d’associés est une convention conclue entre deux ou plusieurs associés d’une société par actions simplifiée (SAS), distincte des statuts de la société. Il s’agit d’un acte extra-statutaire destiné à encadrer les relations entre les associés et à prévoir certaines règles de fonctionnement de la société, souvent plus souples et confidentielles que celles fixées dans les statuts. Contrairement à ces derniers, le pacte d’associés n’est pas soumis à publication ni à enregistrement obligatoire. Cela en fait un outil stratégique particulièrement utile dans le cadre de la création ou du développement d’une SAS.

Bon à savoir : 💡
Le pacte d’associés relève du droit commun des contrats (article 1101 du Code civil). De ce fait, il doit respecter les conditions de validité des contrats : consentement, capacité, contenu licite et certain.

2. Pourquoi recommander la création d’une SAS accompagnée d’un pacte d’associés ?

Lorsque l’on choisit de créer une SAS, il est pertinent d’accompagner les statuts d’un pacte d’associés pour encadrer les enjeux stratégiques. Voici les raisons pour lesquelles il est conseillé de recourir à un pacte d’associés dans une SAS :

– Sécurisation des relations entre associés : le pacte d’associé est utile pour anticiper les conflits potentiels en encadrant la cession des titres, l’arrivée de nouveaux investisseurs ou les conditions de retrait d’un associé.
– Préservation de la confidentialité : contrairement aux statuts, le pacte n’est pas déposé au greffe et n’est donc pas accessible au grand public. Cela permet de traiter en toute discrétion certains engagements entre associés.
Souplesse contractuelle : les associés peuvent insérer dans le pacte des clauses spécifiques qui ne seraient pas acceptables statutairement, comme des clauses d’exclusion, de sortie conjointe ou des engagements financiers différenciés.
– Protection des fondateurs : en cas d’entrée d’investisseurs, le pacte peut contenir des clauses de contrôle renforcé, de veto ou de préemption pour éviter une dilution ou une prise de contrôle non souhaitée.

Bon à savoir : 💡
Les statuts d’une SAS fixent la loi interne de la société, tandis que le pacte d’associés régit les rapports contractuels entre signataires. En cas de conflit entre les deux, la jurisprudence privilégie en général les statuts pour les tiers, et le pacte entre les parties signataires.

3. Les moments opportuns pour rédiger un pacte d’associés

Il est recommandé d’anticiper la rédaction du pacte dès la constitution de la SAS, afin de clarifier les engagements et les attentes des associés dès le départ. Toutefois, il peut également être signé ou modifié à tout moment de la vie sociale. Certains moments clés justifient particulièrement la conclusion ou la révision d’un pacte :

– Lors de la levée de fonds ou l’arrivée d’un nouvel associé : pour encadrer les conditions de participation et de gouvernance.
Avant la cession d’entreprise ou une cession de titres : pour organiser les modalités de sortie et protéger les intérêts des parties.
– En cas de changement de stratégie ou de répartition du pouvoir : pour sécuriser les décisions importantes et éviter les situations de blocage.

Bon à savoir : 💡
Le pacte d’associés peut être modifié sans formalisme particulier, sous réserve de l’accord unanime des signataires. Cela le distingue des statuts dont la modification exige une décision collective selon les règles prévues statutairement, souvent plus contraignantes.

4. Rédaction : clauses essentielles à prévoir

Un pacte d’associés efficace doit comporter plusieurs clauses clés, adaptées aux objectifs des signataires :

– Clause de préemption : cette clause donne un droit de priorité d’achat aux associés existants en cas de cession d’actions.
– Clause d’agrément : permet de soumettre l’entrée d’un nouvel associé à l’accord des autres membres.
– Clause d’inaliénabilité : elle interdit la cession de titres pendant une période déterminée en amont.
– Clauses de gouvernance : elles précisent les modalités de décision, les pouvoirs du président, ou l’existence éventuelle d’un organe collégial.
Clauses de sortie (good leaver / bad leaver) : déterminent les conditions de départ volontaire ou contraint d’un associé, avec impact sur le prix de rachat des actions.
Clause de non-concurrence ou de confidentialité : pour protéger les intérêts de la société après le départ d’un associé.

Bon à savoir : 💡
La clause de préemption ne peut pas empêcher une cession définitive mais elle permet de réguler l’identité des associés. Elle n’a d’effet qu’entre les parties au pacte, sauf si elle est aussi insérée dans les statuts.

5. Responsabilités et rédaction professionnelle

Bien que le pacte d’associés soit un contrat simple en apparence, sa rédaction nécessite une réelle expertise juridique. En effet, une mauvaise formulation ou une clause inapplicable peut entraîner son inefficacité ou son annulation. C’est pourquoi il est fortement recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en droit des sociétés, qui saura :

– Adapter les clauses aux objectifs des associés et à la configuration de la société.
– Veiller à la compatibilité du pacte avec les statuts.
– Assurer la conformité avec les règles légales et jurisprudentielles en vigueur.

Enfin, pour éviter toute ambiguïté, il convient de mentionner la durée du pacte, les modalités de résiliation, ainsi que les sanctions en cas d’inexécution (astreinte, dommages et intérêts, rachat forcé des titres).

Bon à savoir : 💡
En cas de non-respect du pacte, seules les parties signataires peuvent agir en responsabilité contractuelle. Un tiers, ou un associé non signataire, ne peut pas s’en prévaloir ni en exiger l’exécution.

Avez-vous apprécié ce post ?

Notez le !

Note moyenne 0 / 5. Nombre de votes 0

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *